LES ECLUSES

Les 53 écluses du canal latéral à la Garonne sont au gabarit Freycinet, défini en 1879. Pour la plupart, elles sont automatiques, commandées par une perche installée en travers du canal.

Longueur : 40,50 m / Largeur : 6 m / Rectangulaires / à portes busquées


L'invention de l'écluse à portes dites "busquées", injustement attribuée à Léonard de Vinci, date du XVe siècle. En 1438, les ingénieurs italiens, Filippo Da Modena Detto Degli Organi et Fioravanti Da Bologna, construisent l'écluse de Viarenna, sur le canal "Naviglio Grande", à l'ouest de Milan. En effet dans cette région prospère, l'essor des canaux - les navigli - est important et constant depuis le Moyen-Âge et mobilise beaucoup d'ingénieurs en hydraulique depuis deux siècles.

Ce nouveau type d'écluse, remplaçant le principe du pertuis, va très vite se répandre sur les canaux en construction. Cependant, il faut noter que Léonard De Vinci a apporté une notable amélioration en inventant le système de la "trappe" dans le bas des portes. Ainsi le remplissage du sas a été grandement facilité, permettant aussi une manœuvre des portes sans effort du à la pression d'eau, une fois les deux côtés de la porte équilibrés.

De nombreux ingénieurs italiens, mais aussi hollandais, dont les noms ne nous sont pas parvenus, sont associés à l'invention progressive de l'écluse moderne à sas. Citons en autres Bertola da Novate, Fiorivanti Di Bologna.

En France, ce nouveau type d'écluse est mise en œuvre pour la première fois par Hugues Cosnier, sur le Canal de Briare entre 1605 et 1611. Hugues Cosnier est aussi l'inventeur de l'écluse multiple.

Dessin de Léonard de Vinci - Portes avec la "trappe" de remplissage
Dessin de Léonard de Vinci - Portes avec la "trappe" de remplissage

Petit lexique du canal

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LES BATEAUX

Il existe plusieurs types de bateaux qui circulèrent sur le canal de Garonne pour le transport des marchandises et des passagers. En voici l'inventaire :

- les barques, / halage / en bois / longueur 26 à 27 m / largeur environ 5 m / 120 à 130 t

- les coutrillons / halage / en bois / longueur 25 à 30 m / largeur environ 5 m / 120 à 150 t / diffèrent des sapines par leurs formes d'avant et d'arrière- les sapines / halage et motorisées / en bois / longueur 25 à 30 m / largeur environ 5 m / 140 à 170 t

- les automoteurs (ou péniches) / motorisés / en métal / longueur 38,50 à 39 m / largeur 5 m / 250 t / à partir de 1920.

Pour les passagers, les barques de poste ont d'abord circulé sur le canal, avant d'être remplacées par des vapeurs.

Alimentation du canal

Si l'alimentation en eau du canal du Midi a toujours été un problème et même un défi, relevé par le génial Pierre-Paul Riquet, celle du canal de Garonne est très simple.Ainsi, contrairement au canal du Midi qui est un canal à biefs de partage (point haut et deux versants), le canal latéral à la Garonne suit naturellement la pente du terrain vers l'océan. L'eau est donc prise en Garonne au niveau de son départ de Toulouse. Le débit du fleuve pyrénéen permet aisément l'alimentation d'un canal.Plus précisément, c'est le canal de Brienne qui joue le rôle d'alimentation principale, captant ainsi l'eau en amont du seuil du Bazacle, chaussée naturelle sur le lit du fleuve Garonne. Le débit d'eau de 6 m3/s provenant du canal de Brienne passe par un bassin de décantation et par un siphon sous le bassin de l'embouchure pour alimenter le canal de Garonne (détail du système ci-dessous).

La prise d'eau de Pommevic, d'un débit de 1 m3/s, complète les apports d'eau après Moissac, dans le département du Tarn-et-Garonne.

Il existe aussi une dernière prise d'eau (par pompage) à Brax, en aval d'Agen pour un débit de 3,1 m3/s.

Il est à noter que toutes ces alimentations en eau servent aussi pour les besoins en irrigation des cultures tout au long du parcours du canal.

Au 19e siècle, le barrage de Beauregard, à 3 km en amont d'Agen, avait été initialement construit pour alimenter aussi le canal en eau. Cette alimentation fut définitivement abandonnée en 1967.

Sans oublier que l'eau transite entre chaque bief, par une rigole parallèle à chaque écluse. Visibles dans la région de Toulouse, ces rigoles sont ensuite souterraines, intégrées au génie-civil des écluses.

Les ponts-canal

 

 

Pont-canal de l'Hers (PK 18)Ce premier pont-canal, que l'on rencontre en partant de Toulouse, reste un ouvrage modeste avec ses 3 arches. Il enjambe l'Hers, le même cours d'eau déjà franchi par un pont-canal du canal du Midi du côté de Villefranche-de-Lauragais.

Pont-canal du Cacor (PK 62)

Construit entre 1842 et 1846, mariant superbement la pierre du Quercy et la brique toulousaine comme le pont Napoléon de Moissac, le pont-canal du CACOR permet aux bateaux de passer au-dessus de la rivière Tarn en amont de Moissac.

Longueur : 356 m / Largeur : 8,35 m / Profondeur : 2,70 m / 15 arches

Ce pont-canal a été conçu par l'ingénieur François Térrié et construit sous la direction de Pierre Causseran, originaire de Montauban. Le pont est constitué de 15 arches, treize arches de 20 m et deux arches des 5 m, ces deux dernières permettant le passage des routes de berges. 

Lors de la crue du 3 mars 1930, le pont ferroviaire situé à 200 m en amont du pont-canal cède sous la pression de l'eau vers 23h. La ligne de chemin de fer Bordeaux-Toulouse devient inexpoitable pour longtemps. A la demande de la compagnie de chemin de fer, il est décidé rapidement d'utiliser le pont-canal (qui lui a résisté aux flots) pour faire passer les trains sur le Tarn. Après vidange de cette partie du canal, le chemin de halage du pont-canal est élargi et des rails sont posés. Les trains vont ainsi circuler entre mai 1930 et mai 1932, date à laquelle le nouveau pont ferroviaire est terminé. Le canal à la rescousse du train : l'ironie du sort ! ( Voir LIEN sur l'inondation de Moissac en 1930)


 

Pont-canal de la Barguelonne (PK 85,3)

 

Pont-canal d'Agen (PK 109)

Le pont-canal d'Agen a lui aussi une "drôle d'histoire". Sa construction fut lancée en "grandes pompes" le 25 août 1839 avec la présence du Duc d'Orléans, fils aîné de Louis-Philippe et de son épouse, la princesse Hélène de Mecklembourg pour la pose de la première pierre. Ce pont est l'ouvrage majeur du canal de Garonne, permettant à ce dernier de changer de rive.Mais en 1841, le projet de ligne de chemin de fer entre Bordeaux et Toulouse entraîne l'arrêt des travaux du pont-canal. Il sera même utilisé pour faire traverser les charrettes des cultivateurs, évitant ainsi le détour par le "pont de pierre", unique pont sur la Garonne au niveau de la ville d'Agen. Mais le péage instauré sur le pont-canal va empêcher le développement du trafic. Puis la décision de terminer le canal est prise par l'Etat et une loi du 5 mai 1846 édicte la fin des travaux. Le pont-canal d'Agen est terminé en 1847 et ouvert à la navigation en 1849. Ouf, sauvé des eaux, ou plutôt sauvé par les eaux !Longueur : 539 m / Largeur : 12,48 m / Profondeur : 2,70 m / 23 archesCe pont-canal fut le plus long de France jusqu'en 1896, année de mise en service du pont-canal de Briare. Construit sous la direction de Jean-Baptiste de Baudre, le pont-canal d'Agen élance ses 23 arches de pierre sur le lit de la Garonne, juste en aval de la ville d'Agen, devenant un lieu de promenade très apprécié des Agenais et des visiteurs.

Pont-canal de la Baïse (PK 132)

Construit entre 1839 et 1853, le pont-canal de la Baïse est composé de 3 arches en pierre de taille, enjambant la rivière Baïse.

Pont-canal de l'Avance (PK 165,3)En cours de rédaction.


Les bornes

Le canal de Garonne a été jalonné à son origine de 193 bornes kilométriques et 1728 bornes hectométriques. Dégradées, volées ou détruites au fil des décennies, il en existe encore quelques dizaines, qui doivent être absolument sauvegardées.

Pour en savoir plus, vous pouvez lire notre dossier sur les bornes du canal.



Autres

Pente d'eau de MONTECH

Mise en service le 9 juillet 1974, le pente d'eau de Montech est un ouvrage unique au monde. Conçu par Jean AUBERT, ingénieur français, ce système permet de contourner 5 écluses rapprochées (sur 2 km). Deux locomotrices sur pneus, reliées entre elles, poussent un tablier (ou "masque") dans une rigole bétonnée en pente remplie d'eau. Ainsi le bateau est déplacé sur un volume d'eau (ou "coin d'eau") à la montée ou à la descente. Le gain de temps est de l'ordre de 45 minutes.Longueur de la rigole : 443 m avec une pente de 3% Largeur : 6 mVitesse : 2 km/h Volume déplacé : 1500 m3 Motorisation : 2 x 1000 ch DINTemps de la manoeuvre : 20 min Masse du tablier : 200 t Poussée hydraulique : 60 tLa pente d'eau de Montech est hors depuis plusieurs années. Bien domage pour une machine unique au monde ! Les plaisanciers ont toujours le plaisir de passer les 5 écluses n°11 à 15.

Ponts BOW -STRING (tout le long du canal)Emblématiques du canal de Garonne, les ponts bow-string enjambent la voie d'eau à 83 endroits entre Toulouse et Castets. Construits dans les années 1930, ces ponts en béton remplacèrent à l'époque des ponts suspendus. Ces derniers, édifiés à la construction du canal, présentaient des signes de fatigue. Leur tablier était entièrement en bois et plus vraiment adapté au passage croissant des automobiles et camions qui commençaient à jalonner les routes. Par décision ministérielle du 10 juillet 1928, l'Etat lança donc une étude pour le remplacement de ces ponts devenus dangereux. Les ingénieurs retinrent provisoirement 2 types de pont : des tout-métalliques et des bow-string en béton. Plans, calculs, devis, métrés furent réalisés sous la direction de M. Crescent, Ingénieur en chef des Ponts & Chaussées.

La crise économique arrivée en Europe entre-temps, le ministre des Travaux-Publics accéléra en octobre 1931 la décision de lancement des travaux, en allouant un budget de 10 millions de francs pour le remplacement des ponts suspendus. Dans la lettre du Ministre, il est même précisé « d'éviter avoir recours à la fourniture et la main d'œuvre étrangère » pour faciliter la reprise économique nationale. Les travaux sont lancés à partir du printemps 1932 en deux tranches d'environ quarante ponts chacune, tranches divisées elles-même en sept lots répartis à plusieurs entreprises de géni-civil. C'est le modèle "béton" qu est finalement retenu.

Pont tournant Saint-Jacques (MOISSAC 82)

En cours de rédaction.

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